
Que c'est-il passé entre Alésia de Vercingétorix au baptême de     Clovis ? 
 L'invention des Français par Jean-François Kahn 
 http://www.franceculture.fr/emission-une-fois-pour-toutes-jean-francois-kahn-2013-02-23
  
Les terroristes ce sont les             autres ! 
Cette phrase revient à la une de             nos «gouvernants politiques » pour expliquer leurs             interventions de défense des droits de l'homme et de la             démocratie dans d'autres pays que le nôtre. Cependant             beaucoup de questions se posent sur le respect de ces             valeurs sur nos territoires de France par les mêmes             dirigeants .
De Clovis en 2013 en passant par             la Révolution française que de guerres et de terreurs ont             marqué nos familles sur les terres de France !
Des croisades contre le Sud de la             France aux guerres coloniales en passant par les guerres             Européennes et Mondiales de 1914-18 et 1939-45 impliquant la             France et son voire ses armées interrogent nos consciences.             Des historiens ou des penseurs libres de tous mensonges             continuent à soulever les zones d'ombres voire très noires             de la responsabilité de nos «têtes du pouvoir».
Comment tourner la page pour             passer d'un collectivisme de revanche à un socialisme             universel ?
Pour y parvenir : une première             question se pose : comment un Président de la République             française est-il arrivé à devenir chef des armées de la             Nation ?
D'autres questions se posent en             cette période  d'accroissement régulier du chômage et de             perte de souveraineté alimentaire ( notamment pour une             demande sociale croissante alimentaire de qualité ) faut-il             dans notre pays un gouvernement militariste ou civil ?
Faut-il qu'une armée nationale             s'implique avec toutes les conséquences qui ne manqueront             pas d'en découler sur le peuple de France pour des intérêts             d'exploitation de lobbies privés ?
Le ministère de la Défense est-il             devenu un ministère d'Attaque en lien direct avec les             intérêts des ventes d'armes partout dans le Monde puisque             notre pays est classé à la 4 ème place de ce marché ?
Ne faudrait-il pas dissocier un             ministère d'attaque payé par ces lobbies plutôt que le             laisser au sein du même ministère amalgamant les deux mots             défense et attaque  ?
Un point important de la             constituante pour une nouvelle constitution montant du             peuple qui paie aujourd'hui dans les guerres modernes les             conséquences des nouvelles stratégies ?
Notre but n'est pas de donner une             explication comme de grands conférenciers pourraient le             faire ayant eux-mêmes, bien souvent, des intérêts personnels             à donner à  l'Histoire un certain point de vue , mais             d'interroger chacun de nous à une participation possible de             démocratie citoyenne près du peuple d'après l'Histoire vécue             par leurs proches.
Les titres à la suite 
 
La Révolution française: la langue Nationale 
 
Les guerres et le terrorisme               dans l'Histoire 
Elles ne s'expliquent pas par des             phrases simplistes « la guerre du bien contre le mal »             coupées de l'enchaînement des causes aux effets qui les             relient les unes aux autres.
La Révolution française a accouché             d'empires napoléoniens qui ne sont pas étrangers aux guerres             coloniales puis aux guerres de 1914-18 et 1939-45.
Napoléon III               marque son passage dans l'histoire de la République.
Napoléon               III marque l'histoire de France par le coup d'état de 1851               qui lui               évite une perte du pouvoir, met fin à la deuxième               République et               lui permet de réinstaurer le second empire, malgré une               forte               abstention .
La                 vive hostilité l'opposant à Victor Hugo lui a valu le                 célèbre surnom de « Napoléon le petit »,  lors d'une                 répression qui s’abat sur les républicains : 26 000                 arrestations,                 9 500 personnes déportées à Cayenne et en Algérie et 1                 500                 expulsions (dont 66 députés), Victor Hugo doit fuir à                 Bruxelles                 Une période d'exil commence .
Bruxelles et Jersey, les débuts de l’exil
Celui-ci  commence véritablement le soir du 11 décembre : alors que le poète est  recherché pour avoir tenté, en vain, d’organiser la résistance en  soulevant les masses populaires parisiennes (25 000 francs de récompense sont promis à qui le capturera), il anticipe son expatriation  officielle et gagne Bruxelles en train. Il y passera huit mois et y  rédigera Histoire d’un crime, une charge contre le coup d’Etat et son auteur qui ne sera publiée qu’en 1877, ainsi qu'un pamphlet, Napoléon le Petit,  dans lequel il cherche à démolir le mythe construit autour de la figure  de l’empereur, dont il fut lui-même dupe et serviteur. "C’est beau d’avoir des héros, mais c’est un grand luxe. Les poètes coûtent moins cher", écrira-t-il dans son William Shakespeare, en 1864.
Début  janvier, Napoléon III fait expulser Hugo, par décret, mais c’est en  août, seulement, que ce dernier arrive à Jersey avec son épouse, Adèle,  ses enfants, ainsi que sa maîtresse, Juliette Drouet, qui les suit  discrètement de loin. Il restera dix-neuf ans et neuf mois dans les Iles  anglo-normandes, jusqu’à la chute de Bonaparte en 1870. En juillet  1852, alors qu’il est à Jersey, Hugo écrit à son épouse à propos de  l’exil : "Il faut y travailler ou périr d’ennui et de néant". En effet, leur isolement est d’autant plus difficile à accepter que leur vie mondaine avait précédemment été brillante.
Napoléon                 III favorise                 la réorganisation des troupes coloniales *et déclare la                 guerre à                 la Prusse qui aboutit à la défaite de Sedan, à sa chute                 et à la                 perte de l'Alsace et de la Lorraine en 1870 . 
Ce sera le                 prétexte pour les esprits nationaux de reconquérir ces                 régions quarante                 années plus tard dans la première guerre mondiale de                 1914-18 .                 Cette première guerre devenant le prétexte de la seconde                 en                 1939-45.
Voir
 - Jour             par jour, Napoléon III           http://www.linternaute.com/histoire/motcle/150/a/1/1/napoleon_iii.shtml 
-               1870               la perte de l'Alsace et de la Lorraine                 http://jean-rene.pagesperso-orange.fr/roland.htm
*Les               troupes de la Marine sous le second Empire
Napoléon III se           montra plein de sollicitude pour les troupes           coloniales; un décret de 1854 réorganisa l'infanterie de           marine en           créant quatre régiments ayant pour ports d'attache : le 1er           Cherbourg, le 2e Brest, le 3e Rochefort et le 4e Toulon.
C'est de cette           époque que date la création d'un bataillon de fusiliers-marins           qui           remplacèrent à bord les fantassins de la Marine et dont les           cadres           furent peu à peu constitués par des officiers de vaisseau.
L'artillerie de           la           Marine fut également augmentée par le gouvernement impérial.           Un           décret de 1855 créa un état-major particulier de 42 officiers           et           82 employés militaires, un régiment d'artillerie de 25           compagnies,           d'une compagnie hors rang et d'une compagnie du dépôt, et 6           compagnies d'ouvriers d'artillerie.
Cette           organisation           de l'infanterie et de l'artillerie de la Marine subsista           jusqu'en           1868 pour la première et 1861 seulement pour la seconde.
L'artillerie de           marine, en effet, prit, le 14 Août 1861,le nom de corps           d'artillerie           de la marine et des colonies. Elle comprit un état-major           général           composé de deux officiers généraux, un état-major particulier           fort de 20 officiers supérieurs et 20 officiers subalternes,           un           régiment à pied de 28 batteries, une compagnie de conducteurs           et un           peloton hors rang, 6 compagnies d'ouvriers, une section de           fuséens           et un corps d'armuriers.
Les batteries           tenaient garnison en France, à Lorient, Cherbourg, Brest,           Rochefort           et Toulon, et dans toutes nos colonies, par unités constituées           ou           par demi-unités.
En 1864,           l'artillerie de la Marine devint complètement autonome par la           création, au ministère, d'une direction d'artillerie de la           Marine           et des Colonies.
L'infanterie de           marine, elle, fut réorganisée par décret de 1869. Elle comprit           un           état-major général, 4 régiments actifs comptant en tout 140           compagnies, et des cadres spéciaux pour les fusiliers marins           et les           troupes indigènes.
La répartitions           des           régiments entre les diverses garnisons de France et des           colonies fut           réglée de la manière suivante:
1er régiment:           Cherbourg, Cochinchine, Martinique, Sénégal.
2e régiment:           Brest,           Cochinchine, Guadeloupe.
3e régiment:           Rochefort, Cochinchine, la Réunion, Nouvelle-Calédonie,           Tahiti.
4e régiment:           Toulon; Cochinchine, Guyane, Japon.
Comment ne pas voir dans la guerre             de 1914-18 une suite de l'affrontement des nationalismes qui             se sont figés dans ces guerres de développement du             colonialisme français ?
Les guerres n'ont jamais             développer l'amour de l'autre, pas plus que la démocratie ne             peut se développer dans la haine surtout de nos jours             d'économie universalisée .
 
 "1870, la perte de               l'Alsace-Lorraine"
 La guerre de 1870 a douloureusement marqué les consciences           ; ses funestes batailles et ses conséquences sont encore           perceptibles aujourd'hui sur les plans culturel, linguistique           et juridique. 
 Roland               Hoyndorf et Willy Schneider, tous deux passionnés par             l'histoire du conflit de 1870, nous racontent ses causes             profondes, les faits qui l'ont ponctué et ses conséquences             sur l'Alsace et la Lorraine. Mais la guerre de 1870 eut des             effets jusqu'à Paris et sema ses morts autour de             Beaune-la-Rolande, Saint-Privat, Le Bourget, Le Mans, Dijon             et bien d'autres lieux de notre pays. Cet ouvrage,             remarquablement illustré, vous fera redécouvrir cette guerre             oubliée.
 http://www.chapitre.com/CHAPITRE/fr/BOOK/hoyndorf-roland-schneider-willy/1870-la-perte-de-l-alsace-lorraine,87882.aspx
La guerre  de 1914-18 après           l'assassinat de Jean Jaurès et les attitudes  fortement           nationales de personnalités de Clémenceau et de  Pétain pour           reprendre l'Alsace et la Lorraine et les  accommoder à la sauce           de l'uniformisation coloniale n'est pas  étrangère à la montée           du Nazisme 20 années plus tard.
Les montées du nationalisme sont             bien sûrs figées dans des états d'esprit repliés sur             eux-mêmes et sur la montée fatale des haines. La haine             entraînant la haine ( comme dans les célèbres vendettas des             mafiosis ).
En finir avec la guerre de 14 

Le socialisme: Jean Jaurès 
 http://www.franceculture.fr/emission-les-nouveaux-chemins-de-la-connaissance-le-socialisme-14-jean-jaures-2013-02-25
Un pays des droits de               l'homme peut-il assassiner ses différences politiques ? 
Accéder à la rubrique
La légende noire du 15ème corps       d'armée http://www.1851.fr/apres/15e_corps.htm 
Industrialisation et mécanisation de la guerre, sources majeures du totalitarisme ( XIX ème XXèmeSiècle) http://revuejibrile.com/JIBRILE/PDF/INDUSTRIALISATION.pdf
Les                   Villageois face à la guerre (XIVe-XVIIIe siècle):
actes des XXIIes Journées                 Internationales d'Histoire de l'Abbaye de Flaran, 8, 9,                 10 septembre 2000
http://books.google.fr/books/about/Les_Villageois_face_%C3%A0_la_guerre_XIVe_XV.html?hl=fr&id=2TYbtyDxLVcC
Les deux guerres mondiales : quelques vérités élémentaires 
 http://mlr.chez.com/Histoire/Guerres_mondiales.htm
Quelles sont les victimes des mines anti-personnelles? 
 http://www.croixrouge.ca/article.asp?id=2089&tid=006
La conscience individuelle seule             peut faire face à ces descentes collectivistes aux enfers, les nouvelles communautés ne seront pas dirigées par             l'ignorance des faits historiques afin de  dépasser cette             explication réductrice « les terroristes ce sont les             autres ! »
Reprendre l'histoire là où la             civilisation s'est arrêtée est une recherche des esprits             tournés vers la Fraternité et son école , car cette             fraternité demande des efforts communs pour s'élever au             dessus de ce terrorisme qui est autant en nous que chez             l'autre.
Penser que notre histoire           présente peut se soustraire de cette étude serait illusoire,           voici quelques pistes qui pourront aider ceux qui le           souhaiteront ….. 
Le Pays d'OC la Fin'amor et             l'élévation des consciences
http://www.ocmusic.org/finamor.html
  La cause humaine avec Patrick Viveret  voir                       la rubrique cliquer                       ici 
 
Célébrer la               souveraineté populaire et la bafouer compte parmi les               figures imposées du jeu politique. Ainsi,             le Parlement français ratifiant le traité de Lisbonne,             jumeau du traité constitutionnel rejeté par les électeurs le             29 mai 2005. La plupart des partis assignent d’ailleurs aux             élections européennes l’objectif de « réconcilier » le « oui             » et le « non ». Mais cette idéologie du consensus             n’est-elle pas antinomique de la démocratie, dont l’objet             est d’exprimer les conflits qui traversent la société pour             les trancher pacifiquement ?
suite Pas                 de Démocratie sans conflit Accéder à la rubrique
 
POUR UN DROIT À UNE               INFORMATION PLURALISTE
Par                   le Mouvement politique d’émancipation populaire                   (M’PEP).
 Le 22 février 2013.
 Depuis le mois de novembre 2012 des grèves ont lieu chez             Presstalis, distributeur de 70% de la presse et de             l'intégralité des quotidiens, pour s'opposer à la menace de             licenciement de la moitié des 2 500 salariés du groupe. Par             ailleurs, la situation des kiosquiers est de plus en plus             précaire. Pour comprendre la situation, un retour sur la             période de la Libération (1944-1948) est nécessaire.
 Le pardon : une question d’actualité 
 http://www.editions-triades.com/livres/developpement-personnel/le-pardon-art826.html
		
					
			
	
	
 
	
		  
  
 
République ! Le Conseil Constitutionnel: un extra-terrestre 
Pas de démocratie sans conflit:  un espoir pour la démocratie ?
Pour beaucoup la démocratie est morte ou n'existe pas. Pour d'autres il faut la faire revivre avec des procédés douteux passéistes ayant été abandonnés depuis des siècles, pour d'autres encore,  elle doit renaître  sur le terrain vivant du présent et d'une histoire plus récente souvent inconnue ou  mal connue de nos concitoyens.
Aujourd'hui les trois idéaux : Liberté-Egalité-Fraternité, chez  la plupart des français sont des mots figés sur le fronton des mairies sans liens directs avec leurs vies .
Des mots sans foi peuvent-ils responsabiliser l'envie, l'engagement ?
Des groupes de réflexions  dans des espaces démocratiques ouverts à tous ceux souhaitant s'investir et enrichir une  Politique de spécialistes professionnalisés ne deviennent-ils pas   indispensables ? Une politique incorrecte bien souvent surpayée : confondant promesses non tenues, incompétences, mensonges et manipulations  ne  bloque-t-elle pas la Vie démocratique à sa tête ?  Coupée de la Vie engagée des citoyens par des directions "pipées d'avance" , la politique professionnelle peut-elle continuer à  ignorer la vie bénévole des associations engagées ?
Ces dernières  ne  souhaitant pas servir de  grands projets ou de grandes  idées continuant à ignorer :  égalité  équité et répartition, cette politique  bloquée peut-elle  courir le risque d'être remplacée par d'autres catégories de penseurs coupés des réalités pratiques touchant directement la misère du  peuple mais  incapables de  mettre en oeuvre en urgence des moyens afin de  le sortir,  de nous sortir d'un avenir incertain pour chacun ?
Alors dans ce cas pourquoi avoir peur de cet article : Pas de démocratie sans conflit par André Bellon Président de l'association pour une constituante.....
 
Mouvements contestataires et suffrage universel
Pas de démocratie sans conflit
Monde diplomatique Juin 2009
Célébrer la souveraineté populaire et la bafouer compte parmi les figures imposées du jeu politique. Ainsi, le Parlement français ratifiant le traité de Lisbonne, jumeau du traité constitutionnel rejeté par les électeurs le 29 mai 2005. La plupart des partis assignent d’ailleurs aux élections européennes l’objectif de « réconcilier » le « oui » et le « non ». Mais cette idéologie du consensus n’est-elle pas antinomique de la démocratie, dont l’objet est d’exprimer les conflits qui traversent la société pour les trancher pacifiquement ?
par André Bellon, juin 2009 *
Ancien président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale ; auteur de Pourquoi je ne suis pas altermondialiste - Eloge de l’antimondialisation, Mille et une nuits, Paris, 2004 et d’Une nouvelle vassalité. Contribution à une histoire politique des années 1980, Mille et une nuits, Paris, 2007.
 « La mort, c’est la tranquillité absolue », se murmurait le prince Salinai au crépuscule de son existence. Cette recherche de la paix hors des vicissitudes du temps, faisant fi des péripéties de l’Histoire, n’est pas marginale dans la littérature. Qu’il s’agisse du prince Salina ou du capitaine Nemoii, l’accomplissement personnel dans l’éloignement des autres, par l’ignorance de la vie sociale, se retrouve souvent dans une littérature pessimiste vis-à-vis de l’humanité. La seule tranquillité absolue, cela étant, est bien la mort. Et ceux qui aspirent à la disparition des conflits dans l’organisation de la société ne savent pas qu’ils s’opposent à la vie. Le sort qu’ils réservent à la démocratie en est l’illustration criante.
Celle-ci est souvent présentée, de nos jours, sans susciter de tollé particulier, comme la recherche du consensus. Les thuriféraires du système politique dit moderne ont même théorisé la chose sous le nom de « démocratie apaisée ». Les principaux acteurs de la vie politique et la plupart des corps intermédiaires renforcent cette idée en ne la faisant pas vivre. Il a fallu que sa propre capacité d’expression au Parlement soit remise en cause par la majorité UMP pour que la Parti socialiste crie au viol de la démocratie qu’il ignorait pourtant, peu auparavant, en ne s’opposant pas au traité de Lisbonne qui bafouait le vote des français contre le traité constitutionnel européen (TCE).
Cette perception onirique de la politique gomme les vrais clivages en même temps qu’elle condamne les mouvements sociaux. On connaît le refrain, entonné de manifestation en manifestation par les tenants de l’ordre dominant : « Ce n’est pas la rue qui gouverneiii ». Mais, si les contradictions profondes qui traversent le corps social ne peuvent s’exprimer ni dans le cadre institutionnel, ni dans la rue, où est l’espace d’expression nécessaire à la vie démocratique ?
La démocratie n’est pas une méthode pour exprimer un consensus, mais pour trancher les dissensus. Lorsqu’en 570, le grec Clisthène instaura le suffrage universel à Athènes, loin de nier les conflits qui traversaient la cité, il avait pour seul but de les trancher de manière pacifique, de trouver une règle du jeu librement acceptable par tout citoyen. Pourtant, le rapport entre les luttes et la démocratie n’a jamais cessé d’être objet de controverses.
Au XIXe siècle, les républicains défendent le suffrage universel direct. Pour eux, l’État n’est pas sacralisé, il est une expression humaine qui ne tient sa légitimité que de la majorité des citoyens. C’est ce qu’exprime Léon Gambetta le 15 Août 1877 par sa célèbre interjection à Patrice Mac Mahon : « Quand le peuple se sera prononcé, il faudra se soumettre ou se démettre. » Il ajoute le 9 octobre 1877, exprimant le rapport entre ce principe et les affrontements politiques : « Comment ne voyez-vous pas qu'avec le suffrage universel, si on le laisse librement fonctionner, si on respecte, quand il s'est prononcé, son indépendance et l'autorité de ses décisions – comment ne voyez-vous pas, dis-je, que vous avez là un moyen de terminer pacifiquement tous les conflits, de dénouer toutes les crises ?iv ».
A la même époque, le rôle du suffrage universel direct était aussi objet d’affrontements au sein du mouvement ouvrier, certains n’y voyant qu’une manière de trancher les conflits internes à la bourgeoisie. Les partisans de Proudhon, par exemple, s'opposaient à Marx en niant toute autonomie au combat politique et en résumant la lutte des classes à la modification des conditions économiques. Jean Jaurès répondait que l’Histoire du mouvement ouvrier est en même temps celle de la construction par les ouvriers de leur propre espace public, de leur autonomie au sein même de la société capitaliste. Il insistait alors sur la nécessité de la démocratie comme instrument de libération et de lutte : « Ceux des socialistes d’aujourd’hui qui parlent encore de “dictature impersonnelle du prolétariat” ou qui prévoient la prise de possession brusque du pouvoir et la violence faite à la démocratie, ceux-là rétrogradent au temps où le prolétariat était faible encore, et où il était réduit à des moyens factices de victoirev ».
Bien sûr, chacun des camps qui soutenaient la démocratie y trouvait la possibilité de développer son influence. Mais le compromis républicain qui se créa alors en France et qui affirma d’ailleurs sa force dans la défense de Dreyfus, permit d’asseoir le principe démocratique.
La démocratie se présenta ainsi de plus en plus, au début du XXe siècle, comme un principe universelvi. Vingt ans plus tard, les pensées avaient profondément évolué. Les tendances d’extrême droite devenaient des acteurs légitimes dans le même temps où le système soviétique affirmait une forte emprise sur le mouvement ouvrier. La démocratie devenait contestée dans son principe même. Que s’était-il passé ? Vraisemblablement la guerre de 1914-1918 a-t-elle marqué une rupture fondamentale. Loin de permettre les affrontements politiques nécessaires quant à l’opportunité de la guerre, le jeu démocratique avait servi de masque à un consensus dramatique servant à justifier un massacre sans précédent. En retour, la boucherie que fut cette guerre a permis d’installer un système soviétique dont la démocratie n’était pas le fondement. Certains des révolutionnaires les plus conséquents tentèrent pourtant encore d’expliquer comment Démocratie devait rimer avec Lutte des classes. Ainsi Rosa Luxembourg appela-t-elle à « la démocratie la plus large et la plus illimitée », rappelant que « c’est un fait absolument incontestable que, sans une liberté illimitée de la presse, sans une liberté absolue de réunion et d'association, la domination des larges masses populaires est inconcevablevii ». Il était trop tard.
Certes, la fin de la deuxième guerre mondiale fut saluée comme le triomphe de la démocratie. Mais une révolution souterraine de la pensée avait eu lieu, un changement de notre rapport au monde. Le citoyen avait cédé la place à un homme de masse, individu atomisé, sans repères ni racines, proie facile pour les tendances autoritaires. Ainsi, dans les années 1940-1950, le Maccarthysme rima-t-il avec les procès staliniens dans le même temps où les interventions américaine au Guatemala en 1954 et soviétique en Hongrie en 1956 se faisaient écho.
Les évènements les plus récents, en particulier la chute du mur de Berlin n’ont évidemment en rien signé la fin du processus. Bien au contraire, ils ont tendu à légitimer le capitalisme vainqueur comme le seul système possible.
Le principe démocratique perd son sens profond en l’absence d’oppositions réelles. Loin donc de penser que démocratie et luttes sociales peuvent être antinomiques, il faut dire clairement que la lutte pour la démocratie est la base du combat social. Ainsi Aristote définissait-il : « Le principe fondamental du régime démocratique, c'est la liberté. Une des marques de la liberté, c'est d'être tour à tour gouverné et gouvernant. viii»
Il est vrai que la crise actuelle incite de nombreux citoyens à considérer la démocratie comme un combat secondaire. Il est vrai aussi que son dévoiement par des institutions et des partis qui la contournent incite peu à la défendre. Le premier combat est de lui redonner son sens face aux attaques qu’elle subit.
Le suffrage universel est l’instrument nécessaire du pouvoir du peuple. Mais, depuis que le principe en a été admis, nombreux ont été les moyens utilisés pour en contourner le sens et la mise en œuvre. En France, le suffrage universel ne fut pas institué lors des premières étapes de la Révolution de 1789. La première Assemblée nationale se prononça pour un suffrage censitaire, réservant le monopole de l’expression politique aux riches. C’est une insurrection populaire qui provoqua l’instauration du suffrage universel, celle du 10 août 1792 qui vit le peuple renverser la monarchie.
Après la Révolution, maintenu dans son principe, il fut dévoyé dans son application jusqu’à la fin du XIXe siècle. Ce fut sa transformation par l’utilisation des plébiscites sous les Napoléons, ce fut la restriction de la qualité d’électeur par des conditions de logement qui excluaient les ouvriers sous la IIe République, c’est l’absence des femmes dans le corps électoral. Sans doute dira-t-on que son rétablissement est aujourd’hui bien affirmé. En fait, son contournement est plus insidieux. Car si le droit de vote universel est généralement admis, c’est son objet qui est remis en cause. C’est l’importance d’une élection particulière, la présidentielle, qui élimine les nuances essentielles du débat et donne un pouvoir quasi discrétionnaire à une personne recueillant, à titre personnel, 20 à 35 % seulement des suffrages. Ce sont les contraintes qui pèsent sur le Parlement. C’est le faible enjeu laissé au débat démocratique sous prétexte des contraintes économiques et de la prégnance des directives européennes.
En expliquant qu’une telle situation stabilise le pouvoir et lui permet de survivre aux graves crises sociales, les tenants de cette évolution ignorent que c’est souvent l’absence d’expression politique qui a conduit au développement des affrontements de rue. La boucle est bouclée qui ramènerait au XIXe siècle. Un suffrage quasi censitaire, puisqu’excluant les véritables oppositions économiques et sociales, légitimerait un pouvoir qui, par ailleurs, s’opposerait aux luttes au nom de la démocratie autant que du libéralisme. C’est déjà ce que proposait la loi Le Chapelierix, dans la première Assemblée nationale, lorsqu’elle interdisait toute « coalition » tout en limitant le droit de vote aux plus favorisés. On abolirait ainsi un siècle d’avancées sociales et politiques.
N’est-ce pas déjà un extraordinaire recul philosophique lorsque les mots peuple, souveraineté, République, citoyenneté (ce mot n’a pas vraiment été pilonné, au contraire), qui définissaient la démocratie, ont été soumis à un pilonnage intensif qui soit leur a soit fait perdre leur sens, soit les a habillé de définitions péjoratives.
Qu’est-ce que la souveraineté ? D’après la Constitution française, le pouvoir du peuple qui l’exerce soit directement, soit par l’intermédiaire de ses représentants ; d’après la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, le fondement de l'autorité des pouvoirs publicsx. La chose parait simple dans son principe. Et pourtant, que doit-on penser lorsque Romano Prodi, alors président de la Commission de Bruxelles, déclarait, en juillet 2001, que « l'Europe n'est pas administrée que par les autorités européennes, mais aussi par les autorités nationales, régionales et locales, ainsi que par la société civile ». Où s’exerce alors la souveraineté populaire ? Qu’est-ce que la légitimité de la fameuse société civile qui recouvre pudiquement l’influence des lobbies ? Dans ce mélange des genres, comment peuvent se manifester les véritables courants qui traversent la société ?
Les luttes sociales ne peuvent trouver qu’une légitimité bien restreinte dans cette scène composite où le peuple n’est plus qu’un lobby parmi d’autre. Il ne faut donc pas s’étonner de voir le résultat en France du référendum du 29 mai 2005 contre le Traité constitutionnel européen balayé par un coup de force après, d’ailleurs, que le Parlement européen eut voté qu’il ne fallait pas en tenir compte. Dans un tel contexte, la lutte n’a plus de possibilité de trouver une quelconque traduction politique. C’est d’ailleurs ce qu’exprimait cyniquement le TCE en proposant la recréation d’un droit de supplique pudiquement baptisé « droit de pétition »xi.
La démocratie n’a jamais été parfaite. Mais elle était, comme l’exprimait Jean Jaurès, « le milieu où se meuvent les classes », se révélant ainsi « dans le grand conflit social une force modératricexii ». Les attaques conduites contre ses fondements permettent de moins en moins cette expression politique des contradictions profondes. Il ne s’agit plus de bon ou de mauvais fonctionnement du système lorsque les travaux menés par des philosophes fortement médiatisés minent les principes mêmes de l’idée démocratiquexiii. Grâce à leurs travaux idéologiques, le mot de peuple entraîne la réaction populiste, le mot de souveraineté la réaction souverainiste, le mot de nation la réaction nationaliste, et ainsi de suite.
La charge de la preuve s’étant ainsi inversée, les tenants de la souveraineté populaire sont immédiatement en position de défense et le champ politique sur lequel pourraient s’exprimer les luttes sociales est fortement attaqué. L’individu voit nier à la fois sa liberté individuelle et l’intérêt de ses combats. Ainsi a pu se développer une conformité qui, d’un même souffle, nie l’importance du débat démocratique, champ d’affirmation des luttes sociales, et renvoie la solution des conflits à l’expression d’une transcendance : les soi-disant lois de l’économique.
i Personnage principal du Guépard, le roman de G.T. de Lampédusa.
 
ii Personnage 	principal du roman de Jules Verne, 20000 lieues sous les mers
 
iii Prononcé par Jean-Pierre Raffarin, premier ministre en 2003 lors 	des manifestations contre la réforme des retraites,  repris par 	plusieurs ministres, en particulier lors des évènements de 	Guadeloupe en février 2009.
 
iv Léon Gambetta, Discours prononcé à Paris, au cirque du Château 	d’eau, 9 octobre 1877.
 
v Jean 	Jaurès, « Question de méthode », article-préface du 	17 novembre 1901 sur le Manifeste 	communiste de 	Marx et d’Engels.
 
vi Ceux qui lui faisaient subir des entorses se sentaient obligés de 	tordre les faits pour prétendre cyniquement qu’ils respectaient 	les règles.
 
vii Rosa Luxembourg- La révolution russe
 
viii Aristote, Politique, 	1317,b
 
ix Loi du 14 juin 1791 interdisant les syndicats ouvriers et le droit 	de grève
 
xi Pratique typique de l’ancien régime et qui caractérisait un 	pouvoir à la fois absolu et paternaliste.
 
xii Jean Jaurès, De 	la réalité du monde sensible. 	REF
 
xiii Lire par exemple la critique des thèses de Pierre Rosanvallon par 	Evelyne Pieiller, « Le couteau sans lame du socialisme 	libéral », Le 	Monde diplomatique, 	avril 2009. Voir aussi les thèses d’Antonio Negri sur le thème 	d’une multitude floue qui remplace le peuple en tant qu’être 	politique.