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Différences et similitudes entre les années 30 et aujourd’hui

 

 

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Dans les années 30, dans quasiment toute l’Europe, l’extrême droite et le fascisme s’installent. On parle de plus en plus des similitudes entre les années trente et aujourd’hui. Nous allons essayer de voir plus précisément ce qui en est. Nous allons voir si se poser cette question est une vue de l’esprit ou s’il y a lieu d’être plutôt vigilant.

Je vais surtout présenter la période que nous n’avons pas vécu : celle des années 30 avec trois courtes vidéos. Pour aujourd’hui, nous sommes bien plus au courant et lors du débat, chacun pourra exprimer son opinion.

Vidéos qui ne présentent qu’un point de vue.

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Le mot fasciste vient du mot italien « fascio » - « faisceau en français ». Il désigne un fagot de branchages associé le plus souvent à une hache. Il symbolise la force et l'unité. Ce symbole existait déjà dans l’empire romain chez les licteurs qui étaient chargés de protéger et d'exécuter les décisions coercitives des magistrats. C’est un instrument de contrainte : soit pour une punition corporelle avec les branches, soit pour une mise à mort par décapitation avec la hache. Autre interprétation : les branches sont le peuple enchaîné à son chef représenté par la hache. Mussolini choisira ce symbole qui rappelle le glorieux empire romain et adoptera le slogan : « Crois, Obéis, Combats ».

La naissance du fascisme

Nous allons prendre comme exemple l’Italie, car Mussolini est le premier à instaurer un régime fasciste qui inspirera par la suite certains mouvements d’extrême droite.

En Italie le fascisme se met en place dès la fin de la première guerre mondiale.

En 1919, Mussolini crée les "faisceaux italiens de combat". Il veut fédérer tous les mécontents du régime en place en Italie.
En 1920, Mussolini militarise son mouvement. Il l’encadre de militants vêtus de chemises noires.
En 1921, Mussolini fonde le Parti National Fasciste.

En 1922, après la marche des fascistes sur Rome, le roi Victor Emmanuel III charge Mussolini de former le nouveau gouvernement et de devenir premier ministre.

Dès 1926 va s’instaurer un régime autoritaire qui comporte les caractéristiques des régimes fascistes : un chef, une idéologie et les moyens pour inculquer et faire respecter cette idéologie. Commencent alors les actions violentes contre les forces progressistes et leurs locaux et même leurs militants dont certains sont assassinés par des forces paramilitaires qui vont trouver l'appui des autorités locales, de l'armée, de la police, de la gendarmerie. Mussolini reçoit le soutien financier des classes possédantes.

Les partis politiques sont interdits, leurs députés sont déchus, la presse est censurée, une police secrète est instaurée, ainsi qu'un fichier de suspects politiques.

Une organisation d'embrigadement de la jeunesse est mise en place.

Ceci dit, entre les deux guerres, après l’Italie, le fascisme essaime dans l'ensemble des pays européens : en Hongrie, au Portugal, en Autriche, en Allemagne, en Espagne et puis sous l’occupation en France. Bien sûr avec quelques différences, mais on retrouve partout : un homme providentiel, l’anticommunisme, le nationalisme, le soutien plus ou moins fort de l’église et des classes possédantes, un parti unique, un syndicalisme encadré, un corporatisme, une répression politique, une violence dirigée contre tous les opposants, un contrôle des médias, un rejet de l’autre (racisme, xénophobie).

Cette contagion, cette épidémie n’est pas le fait du hasard ni du mimétisme. Elle a des causes qui sont communes, même si dans chaque pays existent des particularités.

Nous ne parlerons pas des particularités du fascisme en Allemagne, en Espagne, en France. Passons d’emblée à ce que tous ces régimes ont de commun malgré leur différences.

Une remarque cependant, ces dictateurs, excepté Franco, ne sont pas arrivés au pouvoir par la violence ou un coup d’état. Ils ont été tout simplement appelés à gouverner lorsque la situation devenait ingérable.

En janvier 1933, c’est le président Hindenburg qui nomme Adolf Hitler chancelier.

En juillet 1940, c’est l'Assemblée Nationale (députés + sénateurs) qui révise la constitution pour attribuer les pleins pouvoirs au maréchal Philippe Pétain, président du Conseil.

Quelques causes du fascisme des années 30

Parmi les causes de cette évolution vers l’extrême droite nous pouvons retenir :

- Les suites de la grande guerre : frustrations et nationalisme en particulier pour l’Allemagne à qui le « traité de Versailles » impose une réduction territoriale, une réduction de son armement et le paiement des dommages de guerre.

- La crise économique de 1929-30 avec son cortège de misère et de chômage.

- La peur d’une révolution prolétarienne et du communisme : plutôt la droite et son extrême que les progressistes - et ceci quasiment dans tous les pays.

- Le retour aux valeurs traditionnelles, aux valeurs conservatrices, où se retrouvent tous les conservateurs et l’église.

- La corruption et l’inefficacité des dirigeants politiques.

- Le désir d’une politique extérieure d’expansion impérialiste, du moins pour l’Allemagne et l’Italie.

Ces régimes ont des caractéristiques communes

Un guide - une idéologie :

Un guide, un chef qui dirige un Etat fort, avec suppression des intermédiaires entre le guide, l’armée, la police et le peuple et avec de longs discours lors de grandioses parades et de manifestations.

Fin de la vie démocratique : parti unique, syndicat unique, élections absentes ou truquées, contrôle de la justice…

Mépris des droits de la personne et instauration de la peur : exécutions sommaires, assassinats, incarcérations… Contrôle de la population par une police très active.

Conditionnement de la population avec contrôle des médias, encadrement et conditionnement des enfants à l’école et dans les loisirs avec formation paramilitaire.

Nationalisme

Identification des ennemis de la patrie, des boucs émissaires : étrangers, juifs, homosexuels, diverses minorités, les autres religions, communistes, socialistes (racisme, xénophobie, antisémitisme…)

Retour aux valeurs traditionnelles : travail, famille, patrie… corporatisme, religion.

Mépris des intellectuels et contrôle et censure des œuvres d’art.

 

Deux remarques :

---la plupart de ces caractéristiques sont valables pour tout régime totalitaire. Même si, au départ, les intentions sont différentes, à l’arrivée le résultat est le même.

---Sommes nous réellement en démocratie ou en dictamolle ? Aujourd’hui, le pouvoir appartient aux financiers et aux grandes entreprises. Ce pouvoir n’a pas de relations directes avec les citoyens. Les relations sont assurées par l’intermédiaire des hommes politiques élus et des médias. Or ces politiques ne détiennent aucun pouvoir car ils dépendent entièrement de la finance et des entreprises qui définissent les politiques à mener. Les élus et les médias sont là uniquement pour nous faire croire que nous sommes en démocratie. Rien d’étonnant que les hommes politiques et leurs partis soient discrédités, rien d’étonnant que l’abstention soit de plus en plus importante. Rien d’étonnant que l’extrême droite, qui rejette plus que toute autre formation ce système ait le vent en poupe.

Similitudes et différences

Retrouvons-nous des causes semblables ?

--- Nous sommes loin des guerres entre Européens et de la guerre froide. Mais nous construisons une Europe de moins en moins populaire qui favorise le repli sur soi. Nous voyons renaître le nationalisme, le racisme et la xénophobie.

Aux dernières élections européennes en France : 60% d’abstention et 57% dans les 27 pays de l'Union européenne.

--- la crise, elle est bien présente aujourd’hui bien que de nature très différente. Elle est certainement plus grave que celle de 1929 qui a été résolue rapidement et effacée par la deuxième guerre mondiale.

La crise actuelle a débuté en 1970-1980 quand les délocalisations ont commencé à affecter notre économie. En mettant nos ouvriers en compétition avec les ouvriers chinois, nous allons revenir au 19iéme siècle. Les mouvements sociaux vont s’accentuer ainsi que le chômage et la misère car rien ne semble pouvoir arrêter les délocalisations massives vers l’usine du monde entier, la Chine, pays de 1 milliard 350 millions d’habitants, première puissance économique du monde.

--- le communisme ou ce qui en reste ne fait plus peur. Reste la peur de la gauche, la peur d’une solution alternative mais pour l’instant les médias contrôlent bien la situation. Ils diabolisent cette gauche plus que l’extrême droite qui peut être utile.

--- les valeurs traditionnelles sont de retour. Tous les prétextes sont bons pour une multitude d’associations d’extrême droite pour manifester en grand nombre dans la rue. Leur capacité de mobilisation, avec l’aide d’Internet, est particulièrement étonnante, même si leur niveau d’organisation est moindre par rapport aux ligues des années 30.

--- la corruption des politiques est toujours là avec des jugements et des sanctions qui n’arrivent jamais. L’inefficacité des politiques à lutter contre la spéculation financière, les délocalisations et le chômage n’améliore pas leur image de marque.

En résumé on peut dire que nous retrouvons aujourd’hui, comme dans les années 30, un certain nombre de causes favorisant la montée de l’extrême droite.

Le guide, l’idéologie du fascisme aujourd’hui :

Si en France dans les années trente nous n’avions pas de guide de l’envergure d’un Mussolini ou d’un Hitler, qu’en est-il aujourd’hui ?

Aujourd’hui nous avons une guide qui parle bien, qui est capable d’enthousiasmer, de galvaniser, de mobiliser les foules. Son point faible, dans une société machiste, c’est d’être une femme, mais aujourd’hui cela peut se discuter. (Thatcher, Merkel).

Cette guide qui se veut plus présentable que son père est tout de même entourée, comme dans les années 30, de personnes et de mouvements que l’on peut qualifier de fascistes. D’ailleurs, lors des dernières manifestations les mots d’ordre des ligues de 1930 ont été à nouveau criés.

Le retour aux valeurs traditionnelles soutenues par les religieux se manifeste avec force sur l’IVG, le mariage pour tous, les lois sur la famille, l’homosexualité, la procréation médicalement assistée, le genre…

Le contrôle des écrits, des bibliothèque, des œuvres d’art réapparaît.

En résumé

Nous n’imaginions pas que ce qui s’était passé dans les années 30 puis dans les années 40 (plus de 60 millions de morts lors de la deuxième guerre mondiale) puisse se reproduire. Nous pensions que les leçons apportées par l’histoire et un niveau d’éducation plus important pouvaient nous protéger d’un retour du fascisme en Europe. Nous sommes pourtant bien obligés de constater, que comme dans les années 30, une poussée de l’extrême droite se manifeste dans toute l’Europe. Les scores obtenus par l’extrême droite lors des élections l’attestent. Entre 20 et 30% : en Autriche, Suisse, Flandre, Norvège, Finlande et entre 15 et 20% en Hongrie, France, Pays Bas.

En France deux éléments sont à retenir :

---le FN se veut républicain, laïque, contre l’antisémitisme, le racisme, le communautarisme. Marine Le Pen a réussi à dédiaboliser son parti. Le Front National que son père avait fondé en 1972 prenait ses racines dans la guerre d’Algérie et dans des mouvement fascistes comme Occident et Ordre Nouveau.

---à gauche, aujourd’hui, nous avons des partis et des syndicats désunis et faibles. Le 6 février 34 quand les Ligues tentent d’envahir l’Assemblée Nationale, la réaction ne se fait pas attendre : le 12 février toute la gauche unie manifeste dans toute la France. 80 ans après, l’extrême droite se réveille et manifeste en masse, mais la gauche est aux abonnés absents.

Il n’est donc pas invraisemblable que prochainement le FN participe au pouvoir local et national d’autant plus que les frontières entre droite et extrême droite sont de plus en plus poreuses.

Que faire ?

Eduquer, informer, raconter l’histoire…mais avec quels moyens ? Rien ne nous permet de lutter contre la finance, les politiques, les médias, la corruption. De toute façon, cela prend du temps, au moins une génération si on commençait immédiatement.

Alors que faire dans l’immédiat ? Regrouper, comme en 1934, les intellectuels. En 1934, le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes rassemblait des intellectuels francophones de gauche afin de s'opposer à la montée du fascisme en France comme en Europe. Ce comité regroupait les trois grandes familles politiques : radicaux, socialistes, communistes. A la fin de 1934 il avait recueilli plus de 6000 signatures d’intellectuels.

Appeler la gauche, partis et syndicats, à se regrouper pour lutter contre la politique menée, contre le fascisme et à manifester en masse comme le 12 février 1934. Pour le mois d’avril une proposition de manifestation est en cours…